Montréal, le 1er décembre 2014

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À une conférence de presse tenue à Charleston (Virginie occidentale), on annonçait ce matin l’intronisation de Vann Walls au West Virginia Music Hall of Fame (Temple de la renommée de la musique de la Virginie occidentale). Cette formidable nouvelle signifie que Vann figurera désormais parmi les sommités que sont Bill Withers, Johnnie Johnson, Connie Smith et plusieurs autres musiciens d’exception déjà reconnus par cette institution. La cérémonie aura lieu en octobre 2015. Notre film sera présenté à l’occasion de cette célébration mais fera aussi partie de la programmation du festival arts et musique de Charleston à la fin juin. Pour en apprendre davantage sur le West Virginia Music Hall of Fame et son histoire, veuillez cliquer sur le lien suivant: www.wvmusichalloffame.com

Notre documentaire au NXNE de Toronto

NXNE-film-laurel-2014_400x218Nous sommes extrêmement fier de vous annoncer que notre film prendra enfin l’affiche à Toronto! C’est dans le cadre du Festival NXNE qu’il sera présenté au Bloor Hot Docs Cinema le 15 juin prochain à 12h30 (midi).
C’est un honneur pour nous d’être associé à la 20ième édition de cet évènement qui prend de plus en plus importance dans le circuit des Festival de musique et de film en Amérique du nord.
C’est un rendez-vous!

Comme un ange descendu du ciel

839587-martin-bolduc-producteur-steven-morrisLa Nouvelle, le 11 Avril 2014

Dominic Tardif

La première édition du Festival cinéma du monde de Sherbrooke s’installe à la Maison du cinéma et à la Salle du Parvis du 10 au 13 avril. Une quarantaine de long-métrages, 16 documentaires et 23 courts-métrages seront projetés, dont Vann «Piano Man» Walls: L’esprit du R&B, vibrant hommage à un des principaux bâtisseurs de la musique séculaire américaine. Le réalisateur Steven Morris et le producteur Martin Bolduc se rappellent l’homme.

Searching for Sugar Man (2012): lumineux récit du curieux destin de Rodriguez, folk singer inconnu chez lui aux États-Unis, mais objet à son insu d’un culte en Afrique du Sud. J’m’en va r’viendre (2011): gros plan sur Stephen Faulkner, pilier révéré de la chanson québécoise qui peine à payer son loyer. A band called Death (2012): portrait d’un trio black qui en 1975 préfigura le punk et dont pas personne pantoute ne se souvenait.Les documentaires exhumant des marges des figures toutes aussi singulières que fascinantes pleuvent récemment et participent à l’écriture d’une histoire alternative de la musique populaire. Histoire alternative dans laquelle ceux qui avaient injustement été coupés au montage de notre mémoire collective sont enfin traités comme les héros qu’ils sont.

Vann «Piano Man» Walls: L’esprit du R&B, hommage au regretté pianiste du même nom qui connaîtra la gloire à la tête du groupe maison d’Atlantic Records de 1949 à 1955 avant de prendre femme et pays à Montréal et de sombrer pendant plus de quarante ans dans l’oubli, s’inscrit dans cette série de films ambitionnant de corriger une injustice.

«C’est vrai que le timing est bon», admet le producteur Martin Bolduc, tout en précisant que le réalisateur Steven Morris travaille depuis 1990 à ce documentaire, qui aura donc pris plus de vingt ans à voir le jour dans une salle obscure. «Vann s’est fait arnaquer pour ses droits d’auteur alors il était méfiant, il pensait que j’étais un autre exploiteur», ajoute le cinéaste.

Accompagnateur des plus grands artistes de son époque (dont Ruth Brown et Big Joe Turner), professeur du légendaire Dr. John, pionnier d’une des plus grandes étiquettes de disques en Occident; Vann Walls aura été relégué au second plan par l’avènement du rock’n’roll, puissante vague déferlant sur la jeunesse nord-américaine.

«Il s’est installé à Montréal par amour et parce que sa musique était moins populaire. Le R&B a été usurpé par les Blancs. Une fois qu’Elvis est arrivé en janvier 1956, les Noirs ont été tassés. La musique de Pat Bonne des années 50, c’était une copie conforme de la musique noire, mesure par mesure. Le film nous permet de comprendre un grand pan de la musique populaire américaine et de comprendre comment plusieurs musiciens noirs étaient exploités.»

«Son, je suis fier»

Vann Walls est réduit à Montréal au cours des années 60, 70 et 80 à caresser les ivoires dans les tavernes et les lounges d’hôtels pour gagner sa croûte. «Il n’a jamais été briqueteur ou plongeur, il a toujours réussi plus ou moins dignement à vivre de la musique, même s’il devait jouer de la samba.»

Steven Morris croise pour la première fois la route du grand oublié dans une salle de classe et découvre, à son grand étonnement, qu’il connaît pour ainsi dire le musicien, même s’il ne le connaît pas exactement. «J’étais inscrit à un cours d’histoire du blues et le professeur a invité Van à la fin de la session. Il joué du piano comme un ange descendu du ciel. Je me suis rendu compte que j’avais non seulement beaucoup de musique signée Van dans ma collection sur des compilations de blues, mais que j’avais aussi plusieurs chansons où Van est directeur musical, arrangeur, pianiste derrière le chanteur.»

Le mélomane poursuivra de ses assiduités un Walls qui se montrera d’abord rétif, jusqu’à ce qu’il demande, en terminant une séance de tournage, à jeter un oeil à la salle de contrôle. «Il a vu les 48 pistes de la console de son et c’est à ce moment-là qu’il a avoué qu’il aimerait faire un nouvel album, qu’il avait encore un disque en lui. Je lui ai dit: “Je vais réaliser ton disque, mais tu vas me laisser filmer.” J’avais ma trame narrative. C’est le moment où j’ai compris comment on allait faire le film.»

In the evening, ultime album de Vann Walls dont le documentaire de Morris raconte la création, lui méritera en 1997 une nomination aux Junos dans la catégorie du meilleur album blues et marquera un certain retour en grâce. «Il était tellement fier. Je l’ai fréquenté pendant dix ans et c’était toujours moi qui prenais l’initiative de l’appeler. La seule fois qu’il m’a appelé, c’est le jour où il a écouté l’album pour la première fois. Il avait bu quelques verres il m’a dit: “Son, je suis donc fier.” Il était vraiment content.»

À retenir

Vann «Piano Man» Walls: L’esprit du r&b

Samedi 12 avril à 20h

La Maison du cinéma (63, rue King Ouest)

Information: www.fcms.ca

 

Le Devoir-Critique

logo-devoir1-300x103Le Devoir, samedi 19 et dimanche 20 octobre 2013

SERGE TRUFFAUT

Montréal, Québec

Il aura fallu 17 ans (!), de courage et de patience, avant que Steven Morris achève la réalisation d’un documentaire consacré au pianiste, chanteur et compositeur de R&B le plus sous-estimé qui soit : Harry Vann Walls. Dix-sept ans de travaux forcés pour rendre hommage à celui qui a fait la fortune, au propre comme au figuré, d’une ribambelle d’artistes et surtout de dirigeants de labels.

Grâce à ce film présenté cette semaine dans le cadre du Festival du nouveau cinéma (FNC), on apprend ou réapprend un fait d’une importance capitale dans l’évolution de la musique populaire américaine : Vann Walls fut, dans les années 50, le pianiste à résidence de l’étiquette Atlantic, fameuse pour avoir produit Ray Charles, Aretha Franklin, The Modern Jazz Quartet, Charles Mingus et autres clochards célestes du jazz et du blues.

À ce titre, Vann Walls a donc ponctué les chants de Big Joe Turner, Lavern Baker, Ruth Brown, etc. Devant la caméra de Morris, cette dernière livre un témoignage qui force la méditation comme l’admiration, car elle détaille comment Vann Walls et elles ont été escroqués dans toutes les largeurs par les croque-morts de l’art musical.

Cela souligné, Morris a réussi le prodige suivant : il a convaincu Ry Cooder, Ahmet Ertegun, fondateur d’Atlantic, Jerry Wexler et surtout Dr John, qui fut l’élève de Vann Walls, de confier ce que le monde musical doit à ce pianiste qui a passé les 30 dernières années de sa vie à Montréal. Ce film étant un incontournable, espérons qu’un distributeur se manifestera.

 

PREMIÈRE MONDIALE: Vann “Piano Man” Walls: The Spirit of R&B

logo_festivalMontréal, mardi 15 octobre 2013 – Les Production Mate & Orchard sont fières de présenter en première mondiale Vann « Piano Man » Walls : The Spirit of R&B, lors de la 42e édition du Festival du nouveau cinéma. Inscrit en compétition dans la section « Focus » du Festival, ce film documentaire réalisé par Steven Morris raconte l’histoire touchante de l’un des pionniers du « rhythm and blues », Harry Vann Walls.

Vann « Piano Man » Walls : The Spirit of R&B est un film destiné à tous ceux qui veulent en savoir plus sur les origines du « rhythm and blues ». Mais c’est surtout l’histoire de l’un de ses pionniers, Vann « Piano Man » Walls. Reconnu comme l’un des meilleurs pianistes de « rhytm and blues » de la côte est américaine, il a été compositeur, arrangeur et chef d’orchestre pour la maison de disque Atlantic de 1949 à 1955. Puis au début des années soixante, il a migré vers Montréal où il a littéralement sombré dans l’obscurité… jusqu’à cette soirée inoubliable au Spectrum de Montréal en 1990.

Ce soir-là, pendant son concert, Dr John présente un invité surprise : Vann « Piano Man » Walls. Ce spectacle mémorable marquera le début d’une complicité exceptionnelle entre le réalisateur et Vann Walls et déclenchera une série d’événements qui culminera, vingt-trois ans plus tard, avec la sortie de ce documentaire exceptionnel.

Dans ce film, nous suivons Vann et quelques-uns de ses pairs tels que Dr John, Ry Cooder, Ruth Brown, le fondateur d’Atlantic Records, Ahmet Ertegun, le légendaire producteur de disques Jerry Wexler, tous témoins ou complices de son passage dans l’histoire du « R&B ».

De Montréal à New York, en passant par Boston et Sarasota, les cinéphiles sont conviés à assister aux derniers moments de la vie de Vann, à sa dernière session d’enregistrement jusqu’à l’ultime hommage rendu par la R&B Foundation pour souligner 65 ans d’une carrière exceptionnelle.

Projections

 

Le 15 octobre, à 21 h au Cinéplex Odeon Quartier Latin

et

le 18 octobre, à 15 h au Cinéma du Parc